Toute sa vie, elle restera fidèle à cette vocation précoce : elle composera jusqu’à sa dernière semaine où elle termine son opéra Lénine ou la Récréation.
Passionnée de théâtre, elle imagine de nouvelles formes d’action musicale et puise son inspiration et les livrets de ses œuvres lyriques dans des domaines très variés : littérature nordique (Le chant du Cygne d’après la nouvelle de Tchekov, Julien l’Apostat d’après Empereur et Galiléens d’Ibsen) ou médiévale (Le triomphe de la vertu d’après l’œuvre de la nonneRosvita), faits divers (Cinq scènes de la vie italienne), philosophes (Nietzsche sur un montage de textes de F. Nietzsche, Le Secret, lecture musicale dujournal de S. Kierkegaard), exploits sportifs (Annapurna d’après le roman de MauriceHerzog), poètes (L’Albatros sur un montage de textes de C. Baudelaire, El tigre de oro y sombra, d’après neuf poèmes de Borges), femmes mystérieuses ou passionnées (Garbo la solitaire, suite pour violoncelle seul et voix off inspirée par Greta Garbo, Camille Claudel Sculpteur, action chorégraphique en trois épisodes)…
Ses œuvres instrumentales sont aussi théâtre puisqu’elle y utilise les instruments à la manière d’acteurs (Concerto pour hautbois, Concerto pour flûte, Six dialogues pour hautbois solo, Waves, lecture pour piano d’après Virginia Wolf, Le Premier Livre des Rois œuvre pour orgue et percussion)…
Elle compose avec une recherche constante d’une union intime entre textes et musique dans un langage qui lui est propre : « le langage musical, comme tous les autres langages obéit à une grammaire qui est la nécessité et le trésor secret de chaque compositeur » se plaisait-elle à dire.
Adrienne Clostre a obtenu le Grand Prix Musical de la Ville de Paris en 1954, le prix Florence Gould en 1976 et le prix de la musique de la SACD en 1987.
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